Pierre Perrin a fait lire à ses élèves la Deuxième Mort de Toussaint-Louverture de Fabienne Pasquet

Fabienne Pasquet
La Deuxième Mort de Toussaint-Louverture
éditions Actes Sud, 2001

Dans le cadre de l’accueil de Fabienne Pasquet dans la classe de 1S2, le jeudi 21 novembre 2002, Pierre Perrin a fait lire et étudier le second roman de cet auteur. Au terme de la troisième et dernière semaine de cette étude, il a fait observer trois articles littéraires, de façon synoptique. Il s’agissait de celui d’Isabelle Rüf paru le 1er décembre dans Le Temps des livres, de celui de Ghislain Cotton, donné au Vif/l’Express de Bruxelles le 26/10/01 et enfin d’une recension par Jean-Michel Olivier de L’Ombre de Baudelaire paru en 1996. De cette lecture, on ne dira rien ici, sauf que les élèves ont retiré la nécessité de se fixer un cadre pour exprimer leur point de vue critique. D’abord narrer le récit, tel qu’ils l’ont compris. Ce premier point est déjà révélateur. Ensuite, rendre compte de l’utilisation que fait l’auteur de ses deux principaux protagonistes. Enfin, formuler un jugement expressément littéraire, en s’appuyant sur des faits de langue, maladresses ou bonheurs, qui conforteraient leur appréciation personnelle. Ce sont ces articles d’élèves de première que chacun peut ici découvrir. Ce travail original ne prétend rien ; il ne voudrait surtout pas en remontrer à certains qui, disposant de pignon sur rubrique, en imposent aux aveugles, vaticinent, tranchent — dans un vide de plus en plus évident. L’imposture a ses degrés. On verra qu’elle n’a pas sa place ici. À qui objectera : que vaut le jugement de jeunes gens dont la culture a ses limites, nous répondrons ensemble que la fraîcheur doublée d’une honnêteté sans bornes, par le seul fait qu’elle est rare, appelle la beauté. Dont acte. [Pierre Perrin]

Le deuxième livre de Fabienne Pasquet, dramaturge haïtienne née en 1954, est inspiré de l’esclavage de St Domingue (aujourd’hui Haïti), mais plus particulièrement du meneur de la révolte des noirs : Toussaint-Louverture.

Kleist, poète allemand, est emprisonné au fort de Joux dans le Jura. En faisant l’éloge de Toussaint-Louverture, il le fait apparaître. Les deux hommes ne s’entendant pas bien, une atmosphère tendue règne dans leur cellule. Ils ne possèdent pas les même points de vues sur les thèmes de la mort et de Bonaparte. Mais Kleist doit aider Toussaint-Louverture à mourir comme il aurait dû quatre ans plus tôt, c’est à dire qu’il doit mourir non pas comme un héros, mais comme un simple homme. Kleist l’aide à se libérer de ses idées qui l’ont hantées durant ces quatre années. Il l’accompagne dans la mort jusqu’au bout. Toussaint-Louverture, meurt délivré.

Dans ce livre, les deux hommes ont des points de vues complètement différents. Ils sont totalement opposés, autant par leur civilisation que par leurs pensées. Toussaint-Louverture parle de la mort dans le sens de l’esclavage et de la torture, tandis que Kleist parle du suicide par la mort voulue. Ils mettent en parallèle leurs deux civilisations.

Dans ce livre, il y a une idée de mort et de souffrance dominante. Il faut lire un certain nombre de pages pour bien comprendre le sujet du livre. Quand on le lit, on est curieux de savoir ce qu’il va arriver aux personnages. Il y a des citations touchantes telles que : « L’esclavage, c’est la souffrance à sens unique », « Souffrir est inutile quand la douleur peut être soulagée ». Personnellement, j’ai trouvé ce livre très intéressant et enrichissant.

Élodie Beuzon — Continuer la lecture…

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