Pierre Perrin donne à lire Les Planches courbes d’Yves Bonnefoy [travail préparatoire à douze heures de cours en classe Tale]

Les Planches courbes d’Yves Bonnefoy,
Quelques propositions de travail avant un cours en classe Tale, I

Quelques liens pour enrichir son approche personnelle de l’œuvre du poète. Tout d’abord, à écouter chez soi, ces propos du poète qui confortent ce que j’ai répété : le seul moyen pour s’approprier les Planches courbes, c’est de les lire et relire, sans s’arrêter à une volonté de compréhension vers à vers. [Écoutez Yves Bonnefoy sur ce point — lien caduc en 2015]. Vous pourrez également entendre sa proposition de lecture des quatre sections au programme. Il explique en effet à l’inspecteure générale qui l’interroge : Le noyau dur, selon lui, c’est la section « la maison natale » où le souvenir est porté au vif ; ensuite, il fait de la section éponyme (en ce qu’elle donne son titre au recueil tout entier) « les planches courbes » un apologue [à propos de cette notion, voyez les détails de sa définition — lien caduc en 2015]. L’enfant, dit-il, c’est sûrement lui et, par voie de conséquence on peut admettre que le géant serait le père, que la discussion serait celle d’un passage de l’enfance à l’âge adulte [Bonnefoy a perdu son père alors qu’il avait treize ans]. Ensuite viendrait, pour l’articulation générale, la section « dans le leurre des mots ». Celle-ci, toujours selon lui, viserait à une appropriation du monde par le jeune adulte, ce que confirmerait enfin la section « la voix lointaine ». — Le moins que l’on puisse dire est que cette relecture du poète par lui-même confirme l’ambiguïté générale de la démarche. Le recueil se veut construit, mais le poète lui-même bouleverse oralement après coup l’ordre choisi pour l’imprimerie. La plus grande prudence est donc de règle. [N.B. Si vous écoutez Bonnefoy, prenez des notes. Tout n’est pas compréhensible à la première audition, c’est normal. Dites-vous, même, que certains points peuvent légitimement rester obscurs et que vous avez le droit de n’être pas toujours convaincus par ses raisonnements. — Mais si vous goûtez cette réflexion, voici une conférence du poète donnée en novembre 2000. Elle porte sur ce que peut-être encore et toujours la poésie. Pour écouter et voir Bonnefoy — lien caduc en 2015]

Voyez ou revoyez quelques mythes, notamment ceux de Cérès et de Charon que reprend Bonnefoy. Si vous vous perdez parmi trop de propositions ou que le temps vous est compté, voici l’extrait des Métamorphoses d’Ovide que vous pouvez trouver en ligne. Il se situe au livre V, à partir des vers 374 et suivants. Cliquer ici pour Cérès par Ovide. — Pour le mythe de Charon [on prononce Karon] éclairant la section des « Planches courbes », lisez Ovide en ses Métamorphoses, chant X, vers 72 et suivants. Vous étudierez le passage d’Orphée suppliant le nocher. Revoyez la note page 14 de l’édition Pocket. Pour une autre approche de ce mythe de Charon, voyez cette traduction en vers du passage de L’Énéide de Virgile. Il va de soi qu’à l’issue de cette partie de votre approche, vous fixez noir sur blanc les rapprochements qui s’imposent. Dans quelle mesure Yves Bonnefoy s’approprie ces mythes et, plus encore, pour quel usage le fait-il ? Que signifie, sous sa plume, ce recours à la mythologie ?—  Continuer la lecture…

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